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Le blog de la Fédération Française de Généalogie, reconnue d'utilité publique

Colloque les mondes de la généalogie : Élisabeth Verry

26 Janvier 2019, 10:31am

Publié par F.F.Généalogie

Colloque les mondes de la généalogie : Élisabeth Verry

La conférencière : Conservateur général du Patrimoine, archiviste-paléographe, Elisabeth Verry est actuellement et depuis 1990 directrice des Archives départementales de Maine-et-Loire. A ce titre, elle est l’auteur de nombreux travaux, études, publications, expositions ayant trait à l’histoire de l’Anjou à toutes époques. Elle est également vice-présidente du Centre culturel de l’Ouest –abbaye de Fontevraud, et membre de nombreuses commissions, conseils et sociétés savantes locales et nationales. Elle participe à la vie universitaire, comme chargée de cours en paléographie et archivistique, comme membre associé du laboratoire TEMOS et membre du conseil de l’école doctorale Société, Temps, Territoires de l’Université Bretagne-Loire.  

Les relations des services d’archives en France avec la société généalogique de l’Utah. Un accélérateur de démocratisation culturelle ?  

 

Dans les années 1980, la société généalogique de l’Utah (émanation de l’Eglise des Saints des derniers jours, plus communément appelée des Mormons), s’est rapprochée en France de l’administration des archives pour proposer de développer, avec ses moyens, une ample politique de microfilmage des registres paroissiaux et d’état-civil, et être autorisée à utiliser ces reproductions dans le cadre de ses propres centres d’archives, une copie des travaux réalisés étant gracieusement remis aux services d’archives français, avec toute liberté de l’utiliser pour leurs actions propres. Le 28 octobre 1980, une convention en ce sens était signée entre la direction des archives de France et la SGU, donnant le signal d’une coopération active tout au long des deux décennies suivantes. 
Appuyée sur l’exemple des Archives départementales de Maine-et-Loire, où la SGU installe ses opérateurs de 1987 à 1992, cette communication examinera les conditions de réalisation du partenariat, et ses conséquences. En permettant aux services d’archives de disposer dans un délai rapide de copies de 
substitution des registres paroissiaux et d’état-civil, l’action de la SGU a sans conteste démultiplié l’accès à ces sources, permettant ainsi leur consultation à distance par échange de copies, avant même que la transformation numérique et le déploiement d’Internet ne viennent la rendre immédiate et universelle. Dans quelle mesure cette démultiplication, appuyée sur les facteurs favorables de l’élan culturel de la fin du XXe siècle et de la décentralisation institutionnelle, a-t-elle participé à l’engouement de ces décennies pour la généalogie, une mise en perspective des grands traits du lectorat de cette époque permettra de le restituer. Enfin, il n’est pas neutre d’observer que cette impulsion est venue d’Amérique, un continent au passé récent qui s’approprie ainsi le passé européen, à travers une motivation religieuse qui passe assez vite au second plan, pour devenir le support d’une quête d’un autre ordre, celle des citoyens d’un autre continent vers leur origine, et d’un sentiment d’appartenance transnational à une culture et à des origines communes.