N ... comme numérotation Sosa
Tout généalogiste qui commence ses travaux cherche une méthode pour s'y retrouver dans la masse de plus en plus grande de ses ancêtres.
Une méthode fut développée par Stephan Kékulé von Stradonitz (1863-1933). Les principes de base en sont simples :
- un homme dans le tableau d'ascendance est un père, il a donc un numéro pair.
- une femme dans le tableau d'ascendance a donc toujours un numéro impair.
- Le père a un numéro double (2n) de celui de son enfant (n).
- La mère a un numéro (2n+1) égal au double de celui de son enfant (n) plus 1.
On appelle "de-cujus" celui dont on trace le tableau d'ascendance ; il a toujours le numéro 1 quel que soit son genre.
Le nombre théorique d'ancêtres double à chaque génération.
Le calcul théorique donne le tableau complet suivant pour un G1 - De cujus né en 2010.
ATTENTION ! Les dates des quelques rappels historiques "d'intérêt généalogique" sont approximatives car définies en fonction de la date des générations) :
G |
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d'ascendants à G + 1 = 2 puissance "G" |
G + 1 nés vers |
de l’arbre Sosa à G + 1 = (2 x 2 puissance "G") - 1 |
Quelques rappels historiques ou jalons d'intérêt généalogique |
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De cujus |
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Premiers ordinateurs personnels |
Parents |
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Début de la décolonisation |
Grands parents |
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Construction des Monuments aux morts en France |
Arrière grands parents |
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Expansion coloniale IIIe République |
Arrière arrière grands parents |
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Livret de Famille Fin du "petit âge glaciaire", nuisible à l'expansion démographique |
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Arbre complet en général possible et assez facile à réaliser |
La Restauration reconnaît la noblesse d'Empire. Conquête de l'Algérie |
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Napoléon BONAPARTE Calendrier républicain |
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Arbre complet souvent possible mais difficile |
Fin des épidémies de peste |
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Fin du règne de Louis XIV |
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Arbre complet rarement possible |
Révocation de l'Édit de Nantes |
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Louis XIV officialise les titres de noblesse |
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Première expansion coloniale française |
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Édit de Nantes (Henri IV) Le Calendrier grégorien remplace le Calendrier julien |
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Débuts des Guerres de Religion |
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Arbre complet quasi-irréalisable |
État Civil (Ordonnance de Villers-Cotteret) |
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moins de 10 villes ont plus de 100 000 hab. |
Christophe Colomb pose le pied sur le sol américain |
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Fin de la Guerre de Cent Ans |
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inférieure à 500 000 hab. |
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Azincourt (la noblesse française y est décimée) |
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Début du "petit âge glaciaire" nuisible à l'expansion démographique |
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Grande Peste Noire, début de la Guerre de Cent Ans |
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Fin du "climat optimum médiéval", favorable à l'expansion démographique |
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inférieure à 16 000 000 hab. |
Fin des Croisades |
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Re-naissance des Notaires |
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aux ancêtres disponibles dans le monde entier : Population mondiale voisine de 400 000 000 et 30 % voisin de 120 000 000 |
Sacrement du mariage (Concile Latran IV) |
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inférieure à 450 000 000 hab. |
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Formation des noms de famille |
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Début des Croisades |
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Expansion normande en Méditerranée |
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Hugues Capet devient roi de France |
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Raids et pillages vikings sur toute l'Europe du Nord |
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ayant vécu ou vivants (2010) inférieur à 110 000 000 000 |
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Traité de Verdun (premier texte français) |
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d'ancêtres... en théorie... |
Charlemagne Début du "climat optimum médiéval", favorable à l'expansion démographique. |
selon Wikipédia
Que retenir de ce tableau ? Que nous descendons d'un petit groupe d'individus différents. Comment cela se marque-t-il dans notre tableau d'ascendance en numérotation Sosa ?
Une même personne porte plusieurs numéros Sosa, c'est ce qu'on appelle l'implexe.
Dans certains cas, l'implexe peut limiter grandement le nombre d'ancêtres. On retrouve les cas les plus connus parmi les rois d'Espagne :
- Le roi Alphonse XII, 1857-1885, qui n'a que 8 ascendants différents sur ses 32 quartiers à la sixième génération, soit une consanguinité de 26,66%. Ses 4 arrière-grands-parents (au lieu de 8 sans implexe) étaient tous des Bourbons ; ses parents étaient doublement cousins germains, une fois cousins issus de germains, et deux fois issus d'issus de germains...
Le cas d'Alphonse XII d'Espagne est intéressant car des rumeurs courent sur l'identité de son géniteur. La forte consanguinité est peut être ici un mythe car le calcul s'appuie sur un des principes de la généalogie qui est que l'époux de la mère est le père de l'enfant, jusqu'à preuve du contraire.
Parmi nos numéros Sosa, deux séries sont plus interessantes :
celle des 2n, qui est la lignée par les mâles ou lignée agnatique
celle des 2n-1, qui est la lignée par les femmes ou lignée utérine
Les tests génétiques actuels peuvent facilement nous renseigner sur ces deux lignées.
La lignée agnatique est celle du chromosome Y que chaque géniteur transmet à ses garçons.
La lignée utérine est celle de l'ADN mitochondrial.
Une fois les recherches génétiques faites, nous pouvons savoir si deux personnes sont issues d'un même ancêtre par la lignée agnatique ou de la même ancêtre par la lignée utérine mais la génétique ne nous donne pas l'identité de cet ancêtre commun.
La généalogie nous donne des identités d'ancêtres qui ont été des parents mais pas forcément des géniteurs (épouse infidèle, remplacement d'enfants). Dans l'histoire des familles, les transmissions sont variées et ne concerne pas uniquement les gênes ; c'est l'intérêt de la généalogie pour mieux comprendre qui nous sommes et d'où vient ce que nous sommes.
Briqueloup 20/06/2016 14:05