L’anonymisation ? Attention danger !
Que se cache-t-il derrière ce mot d’ailleurs difficile à prononcer ? C’est une nouvelle idée de la communauté européenne pour renforcer le droit à l’oubli ; elle consiste à supprimer ou anonymiser au bout d’un certain délai des données personnelles (nom, prénom, lieu, etc.) afin de protéger la vie privée et éviter ainsi leurs réutilisation dans un autre but que celui prévu initialement.
A titre d’exemple et en grossissant un peu le trait, un compte-rendu anonymisé se présenterait ainsi :
« M. X , président, a tenu un conseil en présence de Mmes X, X, X et messieurs X,X et X ; le secrétariat de la séance est tenu par Mademoiselle X » !
Un tel traitement rendrait dans le futur impossible les recherches généalogiques ou historiques, les archives n’ayant plus de données personnelles à conserver et à communiquer ; le croisement des sources serait également impossible, les mises en ligne des données anciennes interrompues.
Le généalogiste ne sera pas étonné que la CNIL soit très favorable à ce règlement au contraire du S.I.A.F. et des archivistes français ; il nous faut donc rester vigilant et prêt à nous mobiliser car si le projet était adopté, le vote est prévu pour le printemps, il serait applicable immédiatement sous forme de règlement européen qui contrairement à une directive européenne n’a pas besoin d’être transposé en droit français. La Fédération Française de Généalogie est, bien sûr, contre l’anonymisation des sources historiques et la combattra.
Michel SEMENTERY
Président de la FFG
voir aussi le communiqué de l’AAF (Association des Archivistes Français) : Au nom du droit à l’oubli, quel patrimoine pour l’Europe de demain ?