Les Archives sur Internet.
L'accès aux documents d'archives par Internet a provoqué dans le passé de nombreuses craintes chez les associations généalogiques qui craignaient la perte de nombreux adhérents.
Le temps passant, il faut constater que les situations sont contrastées et que les cercles qui savent s'adapter aux besoins nouveaux de leurs membres maintiennent leurs effectifs ou les retrouvent après une courte période, la difficulté de lire certains documents nécessitant toujours le recours à l'entraide et à la consultation des travaux des prédécesseurs.
Dans cette période qui a vu de nombreux changements dus à la publication de la loi de 2008 sur les Archives et au débat sur la réutilisation des images numériques sur Internet, il est intéressant d'écouter les différents partenaires d'un même projet s'exprimant sur ces sujets.
Ouverture des Archives de l’Essonne le 11 décembre 2009 à Chamarande (91).
Les Archives départementales de l'Essonne hébergées dans le domaine de Chamarande, splendide parc situé au sud du département mais excentré géographiquement, possèdent
- 14 000 m d'archives conservées
- 8 niveaux de stockage souterrains
- 900 ans de lecture (le document le plus ancien date du début du XIIe siècle).
Depuis cinq ans est mis en place un espace numérique qui permet d'accéder aux actes d'État civil et aux registres paroissiaux ou monographies communales
Ce sont ces documents qui sont désormais disponibles par Internet.
Dans le futur il est prévu la mise en ligne d'une collection de cartes postales et de journaux anciens fragiles
Les expériences malheureuses des uns servant les autres la mise en ligne d'archives départementales dorénavant est un événement planifié nettement moins chaotique que ne le furent les expériences pionnières.
Nous n'assistons plus à des reports de mise en place et les moyens techniques nécessaires sont prévus afin de répondre aux très très nombreuses demandes qui sont faites dans les premières heures de l'ouverture.
Dans le cas particulier de l'Essonne quelques tuyaux furent ouverts la veille qui permirent à quelques petits dégourdis de venir butiner avant le jour J.

M Thierry Somma, Sous-préfet, M. Patrice Sac vice président du CG91, Mme Frédérique Bazzoni Directrice des Archives du 91, Mme Martine de Boisdeffre Directrice des Archives de France, M. Michel Berson, président du Conseil Général.
Donc, comme toute inauguration qui se respecte qu'elle soit virtuelle ou physique, dorénavant une mise en ligne se fait lors d'une cérémonie officielle réunissant les différents acteurs de sa réalisation, c'est l'occasion de trouver réunis les représentants :
- du Conseil Général, financeur et donneur d’ordre
- du représentant de la direction des Archives de France, conseilleur incitateur et partiellement financier
- de la Direction départementale des Archives et du Patrimoine, maître d'œuvre,
- de l'État au travers du Sous-Préfet.
- des cercles de généalogie, gros consommateurs d’informations et contribuables.
Des différentes interventions retenons le : «Savoir, penser, rêver. Tout est là.» de Victor Hugo mis en exergue par la directrice départementale des archives, Frédérique Bazzoni
Pour Michel Berson, Président du Conseil général de l’Essonne, les Archives départementales par la grâce d’Internet deviennent un lieu de mémoire et d'échanges ouvert à tous les habitants du département et au-delà…
Pour Martine de Boisdeffre directeur des Archives de France, les archives ont su prendre en compte les besoins des publics nouveaux venus. Leur vocation première est de protéger et de diffuser, par la numérisation et la mise en ligne des documents archivés ils participent à la protection de la Mémoire.
Il faut continuer à diffuser gratuitement la culture pour tous.
Pour le Sous-préfet Thierry Somma, citant la philosophe Anne Roumanoff : « C'est formidable internet. Y a tout.
On ne sait pas ce qu'on y cherche, et on trouve tout ce qu'on cherche pas. »
Mais il a fait remarquer que les pics de consultation sont le dimanche ce qui montre que la diffusion par Internet permet de toucher de nouveaux publics et d'alléger la charge de travail des archivistes.
Un autre enjeu est d’amplifier le principe de l’accès des citoyens aux archives afin de poursuivre l’œuvre de la Révolution et d’offrir à tous accès l’accès à ce qui est le bien de tous.
Pour les cercles généalogiques essonniens, c’est avec plaisir qu’ils accueillent ce nouveau service.
Roselyne Deterne, présidente d’Archives et Familles de Montgeron se félicite d’une ouverture qui lui permettra ainsi qu’à ses adhérents exilés au Nord du département de se rapprocher des sources d’Archives.
Nathalie Proux, présidente du Centre Généalogique de l’Essonne trouve cette ouverture géniale. Cela va permettre au cercle qui a effectué de nombreux relevés de les compléter. Elle est consciente que cette ouverture amènera quelques adhérents à délaisser le cercle mais la difficulté de lire les actes les plus anciens, les services offerts par l’association : revue, relevés à disposition de tous les adhérents en ligne, numérisation des Archives notariales, échanges amèneront de nouveaux généalogistes.

Le conseil d’administration du CGE disant adieu aux microfilms des AD.
Avec l’ouverture des Archives parisiennes en lignes ce sont plus de cinquante sites départementaux qui sont disponibles. Une majorité des généalogistes connectés à Internet les pratiquent, les autres souvent utilisent les connections de leur entourage ou de leur cercle.
Un nouveau besoin de formation apparaît chez ces néophytes pour partir à l’aventure sur la Toile. De nombreux cercles ont commencé à mettre en place des soutiens, individualisés.
Une nouvelle époque commence.